LETTRE À … MA FRANCE !

J’ai décidé d’écrire cette lettre à ma France, à mon pays, au pays des lumières, celui de toutes les différences, le pays d’Aznavour, de Paul Bocuse, de Coluche, celui de Zinédine Zidane, beaucoup parlent de l’amour qu’aurait les enfants d’immigrés vis-à-vis de la France, mais qui de mieux pour en parler qu’un français fils d’immigrés ? 

 Chère France,  

Je te connais depuis que je suis né, tu ma vu naître, tu m’as façonné, t’a fait partiellement de moi l’homme que je suis aujourd’hui, cet homme qui se bat pour donner la parole aux un et autres, celui qui se bat pour la liberté et le bonheur de tout un chacun, tu es le premier pays que j’aie su situer sur une carte, celui dont j’ai appris l’histoire à l’école, ce pays dont je chantais « Les Champs Élysée » de Joe Dassin par cœur dès la grande section, toi et moi, c’est une histoire d’amour passionnel, une histoire d’amour comme il n’en existe pas deux. 

J’ai grandi à tes côtés, j’ai grandi en te regardant, en prenant de tes mimiques, de tes expressions quels sois littérales ou faciales, en moi on te reconnait, partout où que j’aille on sait d’où je viens. 

Tu es le pays de mon enfance, celui pour qui parfois je n’hésite pas à lever la voix une fois que j’ai traversé là frontière, ce pays dont tout me manque quand on m’en éloigne trop longtemps. 

De ton soleil du sud a ton froid du nord, de tes viennoiseries à tes pâtisseries, de tes écrivains à tes chanteurs, de tes comédiens à tes chefs étoilées, de ta devise à ton drapeau, de ton camembert à ta charcuterie, de ton terroir à tes grandes villes, de ta province à ta capitale. De ton accès à l’éducation à celui à la santé, de tes humoristes à tes militants, de ta république à ton hymne, de l’Arc de triomphe aux Gorges du Verdon, je t’aime. 

J’aime savoir que lorsque je tomberai malade ton premier réflexe sera celui de me soigner avant même de savoir si je suis français ou pas, si j’ai les moyens ou pas, sans prendre en compte le fait que je sois noir ou blanc, j’aime savoir que lorsque mon pays d’origine remportera un trophée tu me laisseras m’exprimer comme je le souhaite sur ta plus belle avenue, j’aime la possibilité que tu m’offres de crier des cœurs et du poumon l’hymne national lorsque notre belle équipe de France joue, et mieux que ça, j’aime l’idée que tu m’offres la possibilité de vêtir le maillot bleu et représenter mon pays à l’échelle mondiale. 

J’aime savoir que tu me laisses pratiquer ma religion tant que celle-ci n’empiète pas sur celle des autres, j’aime le fait que tu m’autorises à m’habiller comme cela me plaît, j’aime le fait que tu me permettes de créer des associations en m’allouant des fonds et ainsi aider les plus démunis, j’aime le fait que tu me laisses manifester mon désarroi, mon désaccord, mon mécontentement dans t’es plus belles rue. 

Je t’aime plus que ces gens qui disent vouloir te faire retourner à ton heure de gloire, car moi pour t’aimer je n’ai pas besoin d’imaginer un ancien toi, je t’aime, le toi d’aujourd’hui ! Avec ce que tu es, ce que tu comportes, avec tes qualités, et tes défauts, je t’aime toi avec tes impôts qui permettent à tout un chacun de se promener sur de beaux trottoirs, parcourir tes beaux parcs, visiter tes musées, monter ta Tour Eiffel, et admirer ton Louvre. 

Je n’ai pas besoin de pointer du doigt des gens qui n’on rien demandé pour te prouver que je t’aime, je n’ai pas besoin de m’en prendre à des minorités, je n’ai pas besoin d’oublier d’où mes arrière-grands-parents viennent, car pour toi ils se sont battus. 

Si t’en doute sache le chère France à l’étranger, c’est à toi qu’on m’assimile, et lorsque les débats tourne a l’obscène, c’est ta défense que je prends, j’aime me dire de toi, j’aime défendre les valeurs que tu m’as inculquées celle de la liberté, celle de l’égalité, celle de la fraternité de la solidarité ! 

Certains politiques, polémistes, journalistes essaient chaque jour un peu plus de créer un fossé entre nous, dans leurs discours j’ai appris qu’ils ne voulaient pas que je t’aime, mais plutôt que je te déteste, j’ai appris que le vrai séparatisme, c’est eux qui le créent, mais là France, ce n’est pas eux, là France, c’est nous, la France, c’est moi fils d’immigrés, là France, c’est mon voisin Rachid, mon camarade de classe Florian, mon collègue Ary. 

Je ne veux pas me séparer de toi, je ne veux pas qu’on se partage les enfants, je ne veux pas que tu m’accuses de te négliger, je ne veux pas qu’on se dispute a longueur de journée, qu’on s’en prenne l’un à l’autre comme deux illustres inconnues, je ne veux pas devoir expliquer que oui, on a divorcé, et que ce divorce a était causé, car on ne prenait pas le temps de se parler, qu’on a laissés les autres le faire pour nous, je ne veux pas être cet enfant qui parcours les familles d’accueil à la recherche du bonheur. 

Mais si un jour cela arrive, si ces gens qui disent t’aimer plus que moi arrivent à prendre le pouvoir et réussissent à faire en sorte que toi et moi on se sépare, je continuerais quand même à clamer haut et fort que je suis français, je ne t’oublierais pas et je continuerais t’aimer, je t’aimerais comme tu m’as appris à aimer en faisant en sorte que je grandisse avec des gens de toutes les couleurs, de toutes les religions et de toutes les origines. 

D’un cœur sincère de la part d’un Français à l’étranger, d’un étranger en France. 

Par Aboubacar KONTE

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