C’est ce vendredi 5 mars que Dakar capitale du Sénégal a été l’origine de scène de violence surréaliste. La raison ? L’arrestation du militant politique de l’opposition Ousmane Sonko.
Qui est Ousmane Sonko ?
Ousmane Sonko est né le 15 juillet 1974 à Thiès, de parents fonctionnaires.
Il est président du parti Patriotes du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité (PASTEF). Il est élu député à l’Assemblée nationale du Sénégal aux élections législatives de 2017.
Secrétaire général honoraire de juin 2012 à août 2016, il commence à critiquer le gouvernement qu’il accuse d’anomalies fiscales et budgétaires mettant principalement en cause le président Macky Sall. Suite à cela, il est radié par le décret N°2016-1239 de l’Inspection générale des impôts et domaines en août 2016 pour manquement au devoir de réserve.
En janvier 2018, il sort un livre intitulé « Pétrole et gaz au Sénégal. Chronique d’une spoliation » où il accuse le président Macky Sall et son entourage de malversations dans la gestion des ressources naturelles du pays.
C’est le 16 septembre 2018 qu’il déclare sa candidature à l’élection présidentielle de 2019. Où il terminera troisième avec 15,67% des suffrages soit 687 000 voix.
Que lui reproche-t-on ?
Dans la nuit du 2 au 3 février 2021, Adji S., une femme de 20 ans employée d’un salon de beauté, dépose plainte contre Ousmane Sonko pour « viols et menaces de mort » accusant le militant politique de l’opposition de l’avoir violée à 4 reprises.
Accusations qu’il niera sur son compte Twitter à travers une série de tweet :
« La gravité de l’accusation portée envers ma personne et le fait qu’elle ait occulté l’actualité nationale propre à tous les sénégalais nous amène à venir nous adresser à vous par devoir de vérité. Je suis sujet à des douleurs cervicales depuis mon enfance et ait commencé des séances de massages dans le Cabinet du Dr Shiklawi depuis 2007. Sur les conseils d’un ami, on nous a recommandé un institut familial agréé par l’Etat, bien visible et non clandestin, pour effectuer des massages thérapeutiques. Je tiens à préciser que cet institut n’est pas clandestin et détient toutes les autorisations requises pour exercer. J’ai toujours exigé la présence de deux masseuses au minimum en accord avec mes principes du moment qu’il n’avait pas de masseur. Comment le premier opposant du parti au pouvoir peut-il violer répétitivement sous la menace de deux armes, une employée, sur son lieu de travail, avec des caméras de surveillance visibles, et où sont présent une famille et des collègues ? On veut faire croire que c’est une affaire privée.Mais il n’en est rien. C’est bel et bien une tentative de liquidation politique. J’accuse explicitement Macky Sall sous la complicité de son procureur de fomenter ce complot politique contre ma personne. » https://twitter.com/SonkoOfficiel?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Eauthor
Convoqué par un juge d’instruction le 3 mars. Il est placé en garde à vue pour troubles à l’ordre public après s’être rendu en cortège au tribunal.
L’arrestation provoque des violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Entraînant la mort d’un homme, Cheikh Coly, âgé seulement de 20 ans.
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel annonce par ailleurs suspendre pour 72 heures, à partir du 4 mars 17 h, le signal de deux télévisions privées, Sen TV et Walf TV.
Complot ?
« Évidemment que c’est une affaire politique qui a une forme crapuleuse« , affirme à la DW (média allemand) l’analyste Ahmed Diémé, pour qui, cette banale affaire privée pourrait être instrumentalisé pour nuire à la carrière politique d’Ousmane Sonko.
Il ajoute que « c’est une accusation relevant des mœurs. Une accusation qui va être appréhendée par l’opinion comme étant crapuleuse, dans laquelle, on a envie de mouiller Ousmane Sonko. Parce qu’on enclenche donc une procédure judiciaire qui va maintenir un opposant sérieux dans une sorte de saga politico-judiciaire.«
Ras le bol du peuple sénégalais !
L’observatoire spécialisé Netblocks a confirmé des restrictions sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie, affectant le partage de photos et de vidéos sur Facebook, YouTube, WhatsApp et Telegram selon lui.
Le peuple sénégalais dénonce une manœuvre politique visant à faire taire le chef de l’opposition ils dénoncent un pouvoir qui, selon eux, est devenu une dictature. Les empêchant de s’épanouir et s’exprimer librement. « le peuple sénégalais oppressé et livré à lui même tente de retrouvé sa souveraineté perdue » disent-ils à travers Twitter devenue lieu de révolte de tout le peuple sénégalais de Paris à Dakar pour ceux qui le peuvent encore ..
La garde à vue d’ousmane Sancko devrait prendre fin ce dimanche 7 mars, à la suite de la quelle il sera présenté à un juge pour trouble à l’ordre a public. Accusation s’ajoutant à celle déjà présente pour viol.
Une condamnation pour viol le priverais de ses droits civils et politiques et le rendrait inéligible à toute fonction élective, notamment à l’élection présidentielle de 2024, pour laquelle, il compte parmi les favoris.
Pour rappel ce n’est pas la première fois que des opposant politiques sont impliqués dans des démêlé politico-judiciaires, avec l’affaire Wade, mêlant Karim Wade le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade incarcéré en 2014 pour enrichissement illicite et détournements de fonds, sous la présidence de Macky Salma, avant d’être gracié en 2016 et de faire exil au Qatar.
Par Aboubacar KONTE
