« Chinois de merde » ; « le jaune » ; « sale covid » ; « bouffeur de chien », des insultes qui choquent et révoltent. Pourtant, c’est ce à quoi la communauté asiatique est confrontée au quotidien.
Avec l’arrivée du covid depuis maintenant, le mépris et les insultes envers ceux-ci se sont décuplés.
Souvent considérés, par leurs oppresseurs, comme un peuple soumis, souriant, courtois, évitant toutes sortes de conflits, et peuple sur lequel on peut cracher sa haine sans craintes de représailles, les asiatiques ont décidé, depuis peu, à l’aide du mouvement « Stop Asian Hate », de s’insurger contre les propos racistes et discriminatoire auxquels ils font face.
C’est à travers le réseaux social Twitter qu’ils ont décidé de dire à l’unanimité STOP.
Stop à la banalisation du racisme, stop à la discrimination, stop aux imitations foireuses, stop aux allusions obscènes, stop aux comparaisons ubuesques, stop à leurs marginalisations de la société, stop aux comportements insultants qui leurs font se sentir dégoûtant à chaque fois qu’ils empruntent un transport en commun, stop au silence, et surtout stop à l’acceptation.
Voici ce à quoi ils sont confrontés, raconté par eux même à travers quelques tweets via le #StopAsianHate
« Dommage que les japonais ne vous ont pas exterminé à l’époque »
« Pourquoi vous êtes en France ? Rentrez chez vous, nous les noirs on a le droit d’être ici on a été colonisé »
« Dommage que t’es pas japonais pcq’ils ont créés les mangas mais t’es un chinois, c’est de la merde »
« Vous êtes trop en France, vous nous envahissez j’en peux plus de voir vos gueules vous vous reproduisez comme des rats »
« Si y’a un pays qui devrait disparaître c’est la chine elle ne sert à rien ce pays de communiste là »
Des insultes d’une violence inouïe obligeant même certains d’entre eux à dissimuler leurs origines.
« Je suis blasian, et pendant des années j’ai arrêté de dire que j’étais asiatique pour éviter les remarques/insultes etc… ».
Violence verbale dérivant même parfois à de la violence physique.
C’est ainsi que selon une synthèse de la Préfecture de police de Paris, consultée par l’AFP, entre mai 2018 et mai 2019, on recense une agression tous les 3 jours principalement dans le Val-de-Marne.
Dans une vidéo, la rédactrice en chef du magazine beauté « Allure » Michelle Lee, à la naissance du mouvement #StopAsianHate, dénonce une violence continue touchant notamment les plus âgées, tout en demandant de l’aide.
« Nous avons besoin de votre aide pour parler, amplifier notre message et mettre un terme à la rhétorique anti-asiatique qui divise » déclare-t-elle.
Message entendu et largement relayé espérant maintenant qu’ils tendent à calmer leurs auteurs.
Pour rappel, en France « Le racisme se traduit par des propos, des comportements ou des violences à l’égard d’une personne en raison de son origine ou de sa religion (vraie ou supposée, c’est-à-dire imaginée à partir de l’apparence physique, de la couleur de peau, du nom de famille ou de l’accent d’une personne, sans que celle-ci ne soit nécessairement de cette origine, ou pratiquante de cette religion). »
Elle est punie d’un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende, ainsi que des peines complémentaires telles que l’affichage ou la diffusion de la condamnation (art. 24 al. 6 et 8 de la loi du 29 juillet 1881). Lorsqu’elle est publique. Et 1500 euros d’amende maximum lorsqu’elle n’est pas publique (art. R.625-7 du code pénal).
Par Aboubacar KONTE