BAC 2021 : QU’EN EST-IL DES ÉLÈVES ?

À la veille de la première épreuve du bac 2021, nous sommes allés à la rencontre de Maïssa, jeune étudiante francilienne, scolarisée en année de terminale, elle nous raconte comment elle a vécue cette année inédite et si particulière dans l’air moderne de l’éducation, le déroulement du tout nouveau « grand orale » et ses appréhension pour la suite.

Par Aboubacar KONTE

Pourriez-vous nous raconter le déroulement de cette année un peu particulière ? 

Cette année a été très compliquée au niveau de l’organisation, peu d’informations nous on été transmises sur le nouveau bac et la crise du Covid n’a en rien facilité cela. Avec également une demie jauge qui a durée pratiquement toute l’année limitant ainsi la moitié des cours à la maison ce qui a fait qu’il y a eu de grandes inégalités scolaire entre ceux qui arrivent a travailler chez eux et ceux qui ont plus de mal. On a également été en distanciel total pendant 1 mois et cela a encore plus retardé notre apprentissage. En effet, nos bacs blancs ont éte reportés pour la plus part, et certains étaient même annulés. 

Quelles sont les manques que vous avez ressenties comparé aux années précédentes dans l’enseignement ? 

Par rapport aux années précédentes, le manque d’informations était conséquent, que ce soit pour nous les élèves, ou nos professeurs, qui tout au long de l’année sont restés dans le flou. Nous avancions dans l’inconnu tout en nous préparant pour un examen, dont nous n’étions même pas sur du contenu et du déroulé. 

Trouvez vous que cette année l’enseignement donné était moins qualitatif ? 

Beaucoup moins qualitatif oui, entre les heures en distanciel, et le manque d’informations rappelé un peu plus haut, c’était impossible de produire un travail qualitatif. Étant en contrôle continu sur plusieurs épreuves les profs ont voulu beaucoup joué la carte des contrôles qui s’enchaînent et ainsi avoir un panel de note diversifié, mais associé à l’enchaînement de tout cela a une situation scolaire délicate causée par la crise sanitaire, qui ne nous rendait pas vraiment service même si c’était la moins pire des solutions. 

Le fait que la majorité des points soient attribués au contrôle continue est-ce pour vous un + ou un – ? 

Pour moi c’est réellement un plus car il y a  moins de stress quand aux résultats finals ou à la préparation des épreuves, dans l’ensemble je trouve que c’était une bonne décision qui a été prise là, même si nous craignons qu’elle ait un impact sur la valeur de notre diplôme vis à vis des recruteurs. 

Le grand oral c’est maintenant dans quelques jours ? Vous l’appréhendez ?  Pourriez-vous expliquer à nos lecteurs en quoi ça consiste ? 

Le grand oral est une épreuve de 20 minutes durant laquelle nous aurons 20 minutes de préparations avant. Nous devons être capable de passer sur un des deux sujets que nous avons préparés durant l’année qui portent tous les deux sur nos deux spécialités. Il y a 5 minutes de présentation du sujet aux jurys et 15 minutes de questions. L’épreuve a un coefficient de 10 et a pour but de nous former à prendre la parole en public de façon claire et convaincante. 

Je pense que tout le monde l’appréhende énormément, car c’est une épreuve qui fait ses débuts, pour la première fois, dans un contexte encore particulier du au Covid, ajouté à cela le fait que beaucoup d’entre nous n’ont pas pu terminé leur programme, la crainte deviens donc tout à fait légitime.

Ne trouvez vous pas que cela soit inégalitaire pour ceux dont la prise de parole en public reste compliqué ? Qu’en est-il de vous même ? 

Si énormément, car même si ils se ont préparés en amont, l’épreuve reste un oral à passer devant un jury composé de deux personnes que l’on ne connaît pas, ajouté à ça le stress de réussir, et celui de reformuler à l’identique ce que l’on a appris. Cela peut très vite être déstabilisant pour quelqu’un dont ça n’a jamais été le fort. Pour ma part ce n’est pas un problème que j’ai.

Qu’est-ce que le gouvernement a-t-il fait ou pas fait qu’il aurait pu mieux faire ? 

Je pense que le gouvernement aurait dû être plus clair sur ce qu’est le nouveau bac, sur son déroulé quand on sait que les dernières informations sur le bac sont tombées. Il y’a un mois on peut regretter de ne pas avoir été écouté plus tôt. 

Avez-vous peur pour votre avenir, vous qui sortez d’une année pas comme les autres ? 

La crainte se trouve comme rappelé un peu plus haut dans la valeur du diplôme, quelle valeur aura-t-il auprès de nos futurs employeurs, seront-ils plus cléments car nous sortons d’une année inédite, ou plus réfractaire quand au fait qu’on ait eu 82% des épreuves en contrôle continue, c’est la question que beaucoup d’entre nous se posent. 

Les résultats de parcours sup sont tombés qu’est-ce qu’il en est pour vous ? Et voyez vous beaucoup de déception autour de vous ? 

Oui je constate pas mal de déception, on comprends pas réellement sur quoi se base parcoursup afin de classer les élèves, certains ont de super bons résultats et se retrouvent en liste d’attente partout comme une amie à moi qui a toujours excellé à l’école alors que d’autres, moins bons, sont acceptés pour les mêmes vœux, ça reste un mystère pour beaucoup d’entre nous.

Malgré ces deux dernières années mouvementées, garderez-vous quand même un bon souvenir de ces 3 années passées au lycée ? Qu’est ce qu’il en ressortira pour vous ? 

Oui malgré ces deux dernières années un peu compliqué je garde un très bon souvenir du lycée en général. J’ai pu y faire de superbes rencontres et que je pense cette crise sanitaire malgré son aspect catastrophique aura contribué à rendre ces deux dernières années spéciales en quelques sortes, ça m’aura aussi appris à beaucoup travailler en autonomie, et de revoir mes méthodes de travail, nous pouvons donc parler de mal pour un bien.

Interview réalisée par Aboubacar KONTE

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