JEUX D’ARGENT : C’EST QUAND QU’ON DIT STOP ?

Les jeux d’argent constituent un divertissement qui, comme d’autres produits de consommation à risques, entraînent une addiction ou une dépendance, portant de graves préjudices au joueur et à son entourage, le nombre de Français victimes d’une addiction aux jeux d’argent ne cesse de croître. 

Selon le Baromètre santé 2010 de l’INPS, la première enquête du genre sur ce sujet, 48 % des 18–75 ans tentent sa chance au moins occasionnellement au jeu de hasard et d’argent. Cela représente 25 millions de joueurs en France, dont 600.000 présentes une addiction aux jeux.

46,2 milliards d’euros : c’est le chiffre d’affaires de l’industrie des jeux d’argent autorisés (PMU, casinos, Française des Jeux). Autrement dit, les Français dépensent 1.465 euros en jeux d’argent chaque seconde. Le montant de ces mises était de 98 millions d’euros en 1960 …

Les conséquences ? 

Mais quels sont les conséquences de ces addictions ? Bien que le comportement du joueur excessif puisse avoir des répercussions dans la vie de différentes personnes, ce dernier est le premier à en souffrir. Son problème de jeu est susceptible de causer les effets négatifs suivants : Impacts sur la santé mentale, sur la santé physique, Abus de substances, Problèmes sociaux, Difficultés financières, et impacts juridiques. 

Thomas et Colin se livrent à  sosjoueurs.org organisation luttant contre la dépendance aux jeux d’argent. 

Colin : « J’ai seulement 20 ans et je suis déjà en train de vivre un calvaire dans les jeux d’argent notamment au casino. Lorsque j’avais 18 ans, je suis allé pour la première fois dans un casino (à 10 min de chez moi) et j’ai eu le malheur de gagner la somme de 600 euros. J’ai compris que c’était dur de gagner à ces jeux de hasard, mais que si on avait la chance de gagner on pouvait prendre pas mal d’argent. Avant d’y retourner, je me suis renseigné sur pas mal de choses pour apprendre à jouer. Je ne vous cache pas que j’aimais beaucoup le concept et je trouvais cela très divertissant… Après quelque mois et avec du recul je me rends compte que j’y allais presque tous les jours, et je commençais à perdre de l’argent, ce qui avait une impact sur moi et mon entourage (prise de tête avec ma copine ainsi que mes parents). En ayant un petit salaire d’étudiant, c’était difficile de finir les mois. à l’heure ou je vous parle, j’ai encore perdu plus de 1000 euros en même pas 1 mois.. Ce que je ne comprends pas c’est que je suis conscient de cette perte qui me rend malade, j’y pense tout les jours et je me sens mal… je me dit a chaque fois qu’il faut que j’arrête une bonne fois pour toute car je suis conscient que c’est pire qu’une drogue et que cela peut mener à des conséquence très dangereuses ! Mais pourtant je cède tout le temp à la tentation…. » 

Thomas : « Cela fait plusieurs mois que je joue au casino. Je regarde mon compte tous les jours à attendre que la paie tombe, puis je mise tous ce que j’ai travaillé pendant 1 mois. Sans rien faire d’autre : pas de loisir ni de petit restaurant. Je regrette seulement une fois que mon dépôt ne marche plus. Je me sens comme une merde à être déprimé et surtout plus aucune envie de faire quelque chose d’autre. Un jeux vidéo devient si monotone sans excitation de gros gain, ou même regarder seulement 1 match de foot sans parier, cela est impossible. Je veux arrêter avant la descente sans fin. »  

Mais que fait l’état ?

En France, la fiscalité des jeux est assise sur les mises (à l’exception des casinos), chaque activité faisant l’objet de prélèvements spécifiques. En 2018, ce secteur économique a rapporté plus de 5,6 milliards d’euros de taxes à l’Etat.

Ayant forcé l’ouverture à la concurrence des jeux d’argent et de hasard en ligne par sa loi du 12 mai 2010. l’Etat, a poussé les joueurs à cette dépendance, qui n’étaient que 819 000 en 2010, pour atteindre les plus de 4,478 millions en 2020.

Sont autorisés en ligne les paris hippiques et sportifs, ainsi que le poker. Les autres jeux de casinos sont exclus de l’ouverture, ainsi que les jeux de tirage et de grattage, qui restent le monopole de la Française des jeux.

La prévention qui est mis en place est quand à elle trop faible comparé a la promotion des jeux d’argent notamment dans les transports publics a la télévision ou encore dans la rue.

Peut-on vraiment combattre son gagne pain ? 

Comment s’en sortir ? 

Selon les études, la probabilité de guérir peut atteindre 60% mais souvent il reste des séquelles : conséquences des surendettements successifs, des épisodes dépressifs non pris en charge, de l’abus des autres substances…

Il existe des structures médico-sociales, spécialisés, pluridisciplinaires nommés soit CSAPA (Centres de Soins d’Accompagnent et de Prévention des Addictions) ou dans certains endroits Maison des Addictions. 

Les consultations dans ces structures sont gratuites et se font dans le respect de la confidentialité. Elles se dirigent aux personnes en difficulté, mais aussi aux familles et aux proches. Elles offrent de simples informations, un accompagnement, des propositions des soins. On peut y trouver à la fois une aide sociale, éducative et thérapeutique.

Voici quelques structures : SOS Joueurs, Le Cap, Joueurs-Info-Services, entre autres. 

Article écrit par Aboubacar KONTE

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